Creole Echoes / Résonances Créoles
Basile Barès (1845-1902)
Le succès international de Gottschalk illustre l'extrême vitalité de la scène musicale de la Nouvelle-Orléans au XIXème siècle. Plusieurs compositeurs de couleur nés en Louisiane poursuivent des carrières brillantes en Amérique et en Europe : Edmond Dédé, probablement le plus connu de ces musiciens, fait ses études au Conservatoire de Paris et devient chef d'orchestre à Bordeaux, tout en poursuivant ses travaux de composition. Basile Barès, homme de couleur né en 1845, devient à son tour un compositeur aussi prolifique que populaire à la Nouvelle-Orléans. Bien qu'on dispose de très peu d'informations biographiques le concernant, il est probable que Barès soit né esclave et qu'il ait appartenu à un marchand de pianos de la Nouvelle-Orléans. Sa composition de 1860 intitulée "Grande Polka des Chasseurs à Pied de la Louisiane" fut publiée avant son affranchissement. Barès apprend la musique auprès d'Eugène Prévost, auteur compositeur de la Nouvelle-Orléans qui fut également le professeur d'Edmond Dédé. Barès fait plusieurs voyages en Europe, mais contrairement à Dédé, il choisit de poursuivre sa carrière musicale en Louisiane. Il lui arrive souvent de se produire en compagnie de deux autres Créoles de couleur : Victor-Eugène Macarty et Samuel Snaër. Le morceau qui a pour titre "La Belle Créole" est dédié à son ami et collègue Macarty. Les musiciens jouent dans toutes sortes de formations, tantôt pour des organisations caritatives au profit des Créoles de couleur, tantôt lors de concerts en marge des saisons musicales de la ville. La popularité de Barès s'étend au-delà des secteurs créoles de la Nouvelle Oréans. Il publie plus de vingt compositions pour piano dont les titres sont indifféremment en anglais et en français, et dirige une formation d'instruments à cordes alors très célèbre pour ses concerts à l'occasion des bals du carnaval . Comme les titres de ses publications en témoignent. Barès a souvent recours dans sa propre musique à l'iconographie caractéristique de la Nouvelle-Orléans créole rendue populaire par Gottschalk. Cependant, contrairement à l'œuvre de ce dernier, la "Musique créole pour piano" de Barès ne fait pas explicitement référence aux influences africaines qui sous-tendent la musique créole. En effet, tandis que Gottschalk incorpore dans sa musique les images exotiques de la Nouvelle-Orléans noire, Barès privilégie dans ses propres œuvres les images romanesques du monde créole blanc.
Sheet Music. "La Belle Créole" Basile Barès. (New Orleans: A. Elie., n.d.) in Music Collection of New Orleans Imprints.
[Hill Louisiana Rare Oversize M1. M86, Box 2 No.2]
Sheet Music "La Louisianaise. Valse Brillante." Basile Barès. (New Orleans: A.E. Blackmar, 1884).
[Hill Louisiana OS M32 .B37 L68 c.2]
Engraving. “Basile Barès”. in Nos Hommes et Notre Histoire. Rodolphe Lucien Desdunes. (Montréal: Arbour & Dupont, 1911).
[Hill Louisiana Rare F 380 C9 D47 c.2; facing p 164]
Sheet Music."La Coquette." Basile Barès. (New Orleans: A. Elie, 1866) in Music Collection of New Orleans Imprints.
[Hill Louisiana Rare Oversize M1. M86 Box 2, no. 2d]
Sheet Music. "La Créole. Souvenir de la Louisiane." Basile Barès. (New Orleans, A.E. Blackmar, 1869) in Hart-Bonnecaze-Duncan Family papers.
[OS: H, folder 82]
Engraving. “Mystic Crew of Comus”. The Illustrated London News. May 8, 1858 in Southern Scenes Engravings.
[OS: S]