Creole Echoes / Résonances Créoles
L’Opéra à la Nouvelle-Orléans I
L'apogée et le déclin de l'opéra français à la Nouvelle-Orléans recouvrent tout le XIXème siècle : tandis que la première représentation répertoriée dans l'histoire de la ville date de 1796, l'Opéra français ferme ses portes en 1919 suite à un incendie tragique. Au début du siècle, les théâtres de la Nouvelle-Orléans font venir d'Europe des musiciens et chanteurs de talent et mettent en scène les plus beaux opéras alors produits aux États-Unis. En 1796, le théâtre de la rue Saint-Pierre accueille “Silvain” de Grétry, vraisemblablement le premier opéra représenté dans la ville. Au cours de la saison 1805-06, ce même théâtre propose vingt-trois représentations d'au moins seize opéras différents dans une ville qui compte alors seulement douze mille habitants. Devant un tel succès, d'autres compagnies affluent: c'est alors que naît la rivalité opposant John Davis, réfugié de Saint-Domingue originaire de France, qui dirige le Théâtre d'Orléans, à l'Américain James Caldwell, à la tête du Camp Street Theater. Cette concurrence illustre les tensions qui opposent les quartiers francophones aux quartiers anglophones de la ville. Chaque troupe se vante de ses succès et de la supériorité de ses artistes. En 1835, “Robert le Diable” de Giacomo Meyerbeer , favori du public, est d'abord représenté sur la scène de Caldwell puis au Théâtre d'Orléans, six semaines plus tard. Les critiques des journaux français et anglais se prêtent à d'invraisemblables joutes verbales pour défendre la supériorité manifeste d'une version sur l'autre. Entre 1827 et 1833, en-dehors des saisons d'opéra à la Nouvelle-Orléans, Davis part en tournée avec une troupe d'une cinquantaine d'artistes dans les grandes villes de la côte Est des États-Unis. “Le Pré Aux Clercs” de Ferdinand Hérold est joué à New York par la "compagnie française de la Nouvelle-Orléans". La Nouvelle-Orléans créole devient dans cette mesure exportatrice de culture française vers le reste des États-Unis.
Photograph. "Mlle de Biazi, Première Danseuse; French Opera Saison 1896-1897." in De La Pouyade Collection.
[B: 63, folder 5]
Model for Scenery. New Orleans Courtyard with Fountain and Banana Plant. in De La Pouyade Collection.
[B: 63, folder 9]
Libretto. Le Pré Aux Clercs. Ferdinand Hérold, paroles de M.E. Planard. (New York: F.G. Berteau, n.d.)
[Hill La Rare ML 50. H566 P73]
Libretto. Robert Le Diable. Giacomo Meyerbeer (Napoleonville, LA: Impr. du pionnier de l’Assomption, 1858).
[Hill La Rare ML 50 M623 R62 1858]
Libretto. Silvain. Jean François Marmontel, M. Grétry. (Paris, Merlin, 1770).
[Hill Rare 848 M345s]
Model for Scenery. Stone building facade with three doors. in De La Pouyade Collection.
[B: 63, folder 9]