Creole Echoes / Résonances Créoles
Regards Croisés I
Au moment où les Créoles de la Nouvelle-Orléans se montrent particulièrement fertiles dans la composition de musiques et de littératures qui les mettent en scène, plusieurs écrivains anglophones manifestent également leur intérêt pour l'histoire et la culture de la Nouvelle-Orléans créole. À la veille de la Guerre Civile, le dramaturge abolitionniste Dion Boucicault écrit The Octoroon (L'octavonne), où il dresse un tableau accablant de l'esclavage en Louisiane qui vise à infléchir l'opinion publique en faveur de l'abolitionnisme. Après la guerre, des écrivains tels que Kate Chopin et Lafcadio Hearn composent à leur tour en langue anglaise des fictions et essais au sujet de la Louisiane. Mais ce sont les écrits prolifiques de George Washington Cable sur la Louisiane et la Nouvelle-Orléans qui attirent le plus l'attention, non seulement du lectorat américain qui savoure la couleur locale de ses histoires, mais aussi des lecteurs créoles qui s'offusquent de la représentation que Cable offre d'eux dans ses œuvres. Cable est né à la Nouvelle-Orléans en 1847 mais, en tant que fervent protestant résidant dans les quartiers anglophones de la ville, il est perçu comme un étranger par les créoles francophones qui constituent néanmoins son sujet de prédilection. Une lettre manuscrite de Cable à un certain M. Savini met l'accent sur l'empressement de l'écrivain à recueillir pour ses œuvres des informations hautes en couleur sur les Créoles. Dans Old Creole Days (Vieux jours créoles) et The Grandissimes, Cable dresse le portrait de personnages décadents dans une Nouvelle-Orléans romanesque et fait allusion à l'impureté raciale de la population créole blanche de la ville. Cette dernière insinuation suscite l’indignation d'éminents résidents francophones de la Nouvelle-Orléans: le pamphlet d'Adrien Rouquette intitulé A Critical Dialogue Between Aboo and Caboo on a New Book, or A Grandissime Ascension (Dialogue critique entre Aboo et Caboo au sujet d'un nouveau livre, ou Une ascension grandissime) apparaît comme la critique la plus mordante de l'œuvre de Cable. L'essai satirique de Rouquette, qui prétend rapporter le dialogue de deux fantômes sur les rives du Lac Ponchartrain, tourne en dérision la manière dont Cable cherche à imiter les différents accents de la Nouvelle-Orléans et dénonce le fait que les œuvres de Cable "se présentent comme des romans mais sont considérées comme de l'histoire.”
Pamphlet. A Critical Dialogue Between Aboo and Caboo on a New Book, or A Grandissime Ascension. Adrien Rouquette. (Mingo City [New Orleans]: Great pubishing house of Sam Slick Allspice, 1880).
[Hill Louisiana PS 1244 G7 R6 c.2]
MS Letter, George Washington Cable to M. Savini, 1875. in George Washington Cable Miscellany.
[Cable George Washington Miscellany, W: 37]
Engraving. George Washington Cable, in Titcomb Collection.
[Titcomb Collection, E: 73, folder 1]
Fiction. Chita: a memory of Last Island. Lafcadio Hearn. (New York, Harper & Brothers, 1889).
[Hill Louisiana Rare PS 1917 C5 c.2]
Fiction. The Grandissimes. A Story of Creole life. George Washington Cable. (New York: C. Scribner’s Sons, 1880).
[Hill Louisiana PS 1244. G6 1880]
Engraving. Creole man. in The Grandissimes, a story of Creole Life. George Washington Cable. (New York, C. Scribner’s Sons,1880).
[Hill Louisiana PS 1244 G6 1899]
Broadside. "Boston Museum Broadside" for a performance of The Octoroon. (Boston, 1861)
[E: Impr. #1558]
Fiction. Old Creole Days. George Washington Cable. (New York: C. Scribner’s Sons, 1879).
[Hill Louisiana Rare PS 1244 O6 c.1]